Le sigle CSP+ est largement utilisé en France pour désigner les catégories socioprofessionnelles à fort pouvoir d’achat. Bien que techniquement obsolète pour l’INSEE qui, nous le verrons, a peaufiné ses nomenclatures, ce que le terme « CSP+ » désigne reste porteur de sens pour les annonceurs et communicants ciblant un public consommateur de produits et service haut de gamme. Qui compose ce public, et comment le situer précisément au sein des catégories d’emploi ? Explications.
CSP + : définition
Les CSP sont aujourd’hui incluses dans la nomenclature plus large appelée PCS pour « Professions et catégories socioprofessionnelles ». Cette nomenclature est la référence française pour toute analyse des milieux sociaux, du travail et tout projet de stratification sociale. Les catégories CSP, dont la CSP+, ont été créés en 1954 par l’INSEE, refondues et intégrées aux PCS en 1982, 2003 et 2020. Les CSP restent largement utilisées comme telles dans le marketing, pour leur capacité à segmenter un marché de manière mieux ciblée. Personas, prospects et clients aptes à entrer dans les catégories appartenant aux CSP+ pourront ainsi être ciblés par des campagnes adaptées.
Que sont les CSP ?
Les catégories socioprofessionnelles sont aujourd’hui et depuis 2020 réparties en six grands groupes, eux-mêmes divisés en 30 catégories socioprofessionnelles.
- Groupe socioprofessionnel 1 : les agriculteurs, exploitants et agricultrices exploitantes ; cela concerne trois professions : les exploitants et exploitantes agricoles, les entrepreneurs et entrepreneuses de travaux agricoles, forestiers et ruraux, et les entrepreneurs et entrepreneuses de l’aquaculture et de la pêche.
- Groupe socioprofessionnel 2 : Artisans et artisanes, commerçants et commerçantes, chefs et cheffes d’entreprise ; cela n’inclut ni les professions libérales, ni les professions liées aux arts graphiques, de la décoration, des arts et de la mode, ni certaines professions techniques non-salariées.
- Groupe socioprofessionnel 3 : cadres, professions intellectuelles supérieures ; cela inclut les professions libérales, les cadres administratifs et techniques du secteur public, les professeurs et professions scientifiques supérieures, les professions des spectacles, artistiques et de l’information, les cadres des services commerciaux et administratifs en entreprise, ainsi que les ingénieurs et cadres techniques.
- Groupe socioprofessionnel 4 : professions intermédiaires ; enseignement professionnel et primaire, sportif et de la formation continue, ministres religieux consacrés, professions intermédiaires de la santé, du travail social, de l’administration et de la sécurité, ainsi que des administrations et services commerciaux, des entreprises, techniciens et techniciennes, agents de maîtrise.
- Groupe socioprofessionnel 5 : employés et employées administratifs du secteur public et en entreprise, agents de service et auxiliaires de santé, militaires, policiers, pompiers, agents de sécurité privés, personnels de services directs aux particuliers.
- Groupe socioprofessionnel 6 : ouvriers et ouvrières, qualifiés et peu qualifiés de l’industrie et de l’artisanat, conducteurs de véhicules de transport, coursiers, chauffeurs-livreurs, conducteurs d’engins, caristes, magasiniers, ouvriers et ouvrières agricoles, forestiers, de l’aquaculture et de la pêche.
Cette nomenclature regroupe 311 professions, une minorité d’entre elles étant susceptible d’être désignée comme CSP+.
Les classes d’emploi et catégories composant les CSP+
Les CSP+ désignent donc aujourd’hui une part transversale de métiers inclus la plupart du temps dans deux des six groupes socioprofessionnels de la PCS 2020. On désigne un métier comme CSP+, selon les critères historiques de l’INSEE, selon différents critères qui sont :
- La qualification et la position hiérarchique au sein d’une organisation.
- Le statut juridique de la personne ciblée : libéral, salarié ou indépendant.
- La nature et l’importance de l’employeur (public, privé ou associatif)
- Le secteur d’activité de la profession ciblée.
Le sigle CSP+ désigne ainsi des chefs d’entreprise, des cadres exerçant dans les secteurs publics ou privés, et des professions intellectuelles supérieures, y compris scientifiques ou d’enseignement. Les métiers concernés se situent donc essentiellement au sein des groupes socioprofessionnels 2 et 3 de la PCS 2020.
Dans le domaine du marketing, où le ciblage pour certains types de biens et services se doit d’être pertinent, afin d’adapter pleinement les actions marketing au profil du client, il n’est pas rare de définir une catégorie dite « CSP++ » se référant à un pouvoir d’achat nettement supérieur à la moyenne des CSP+.
Les CSP+, un groupe-cible avant tout
En France, la population entrant dans le champ de la désignation CSP+ est un ensemble assez hétéroclite d’individus présentant des profils et des niveaux de qualification différents. Ce qui importe principalement, et qui intéresse les statisticiens, analystes et professionnels du marketing, c’est de pouvoir cibler une audience affichant des comportements d’achat similaires et utilisant des canaux de communication communs. Ce sont ces deux points qui définissent fondamentalement la pertinence du concept de CSP+ autour des groupes de catégories socioprofessionnelles telles que définies par l’INSEE.
