J’ai découvert le parcours passionnant de Sarah Zendrini lors de son article sur les espaces de coworking. Avec un spectacle, des livres et un guide sur le monde du « nomadisme digital », on peut dire que Sarah réalise plusieurs projets intéressants ! Découvrez-la un peu mieux avec ces quelques questions.
1. Peux-tu nous décrire ton parcours ?
J’ai travaillé 20 ans en entreprises, nationales et internationales, dans l’assistanat administratif. A côté de cela, j’ai toujours beaucoup voyagé, pratiqué du sport et écrit. Fin 2014, j’étais dans une situation personnelle et professionnelle qui ne me convenait pas. Au lieu de changer d’emploi et ayant compris que ce ne serait qu’un changement qui ne me « remplirait pas », j’ai décidé de me lancer dans l’aventure nomade et de gagner ma vie en voyageant. Je me suis lancée comme rédactrice freelance avec quelques mandats et j’ai passé 9 mois à voyager, créer un spectacle, à réfléchir à mes projets, mes ambitions, à me former et m’enrichir personnellement ainsi que sur ce nouveau mode de vie.
J’ai peu à peu modifié ma perception de la vie, mon propre style de vie, ma manière de penser, des habitudes, des idées et croyances et aussi modifié mon entourage & élargi mon réseau.
2. Tu as plein de projets en cours, peux-tu nous en parler ?
Oui. Tout d’abord, il y a un projet que je viens de terminer qui est la publication de mon premier guide intitulé « Départ imminent ! Les étapes pas à pas pour préparer et concrétiser sa vie de nomade. » qui a pour objectif de donner tous les outils, ressources et des explications sur ce nouveau mode de vie en plein essor qu’est le « nomadisme digital ».
Il y a un second livre qui va être publié cette année. C’est un livre regroupant plusieurs histoires inspirantes de vie et j’invite tout ceux qui aiment les histoires de vies à rester connectés sur mon site et s’y inscrire. Ce livre est implique plusieurs personnalités et est vraiment inspirant & enrichissant, plein de conseils pertinents tant d’un point de vue entreprenariat qu’humain.
3. D’où t’es venu l’idée de créer un spectacle sur ton expérience de digital nomad ?
Il s’agit en fait d’un spectacle sur mes différentes expériences de voyages, incluant celles vécues il y a dix ans et évoquant aussi les motivations. Je me suis demandée souvent ce qui nous pousse à avoir besoin d’aller voir ailleurs, de voyager encore plus, pourquoi la soif de découverte s’éteint rarement, etc. Effectivement, j’évoque aussi ce mode de vie de « digital nomad » dans le spectacle et fait le parallèle avec le système du salariat. J’ai aussi réalisé un sketch qui montre l’évidente différence entre « notre vie facebook vs notre vie réelle ».
L’idée est apparue d’une manière subite, sans objectif de vraiment réaliser ce spectacle au départ, ou en tout cas pas consciemment. J’avais songé depuis pas mal de temps à organiser une soirée avec des amis, autour d’un bon verre et leur raconter de vive voix les aventures. L’idée de raconter x fois les mêmes choses m’épuisait d’avance d’où l’idée de regrouper les gens.
Et puis, un jour, j’étais assise à une terrasse d’un café à Sintra – un village au nord de Lisbonne- et en buvant mon café, j’ai lancé un statut sur facebook du genre « si je réalise un one-woman-show qui viendrait ? ». C’était du second degré et je me moquais un peu de moi-même. Parce que nous avons tous des rêves et l’idée d’en concrétiser certains complètement dingues nous effleure tous ! En fait, j’avais oublié ce rêve lorsque je l’ai écrit sur facebook, jusqu’à ce que je réalise ensuite que je l’avait écrit sur ma « bucket list » quelques années auparavant (bucket list : liste de choses que l’on souhaite réaliser avant de mourir. Sujet qui est le premier sketch de mon spectacle).
Je riais, car pour moi c’était une sorte de contradiction totale : qui irait voir le spectacle d’une personne qui n’avait jamais fait ça de sa vie ? Finalement, je crois que l’idée de voir quelqu’un qui n’avait jamais fait ça se lancer le défi a dû donner envie aux gens de voir ce projet se réaliser, en plus de probablement avoir envie de rêver autour du voyage et concrètement écouter les aventures. Il y avait aussi l’inconnu et le mystère : si je le faisais, qu’est-ce que ça allait donner ?! Des personnes m’ont carrément demandé la date et réservé des places. Alors j’ai décidé de me lancer le défi et… j’ai tout réalisé à l’envers !
J’avais l’affiche et le nom du spectacle alors que mon texte n’était pas du tout prêt. Puis j’ai contacté un ami metteur en scène, comédien professionnel (Florian Tschan) et sitôt rentrée en Suisse 7 semaines avant le spectacle, nous avons travaillé pour réaliser ce spectacle. Nous avons donné notre maximum, j’ai travaillé dur et ce fut vraiment éprouvant, mais … quel bonheur ! Le spectacle fut un succès et écrire ses propres aventures, partager ses émotions et faire entrer les gens dans sa propre « intimité émotionnelle » est inoubliable.
Spectacle : « De toute façon, on va tous mourir ! Alors… »
4. D’autres projets pour la suite ?
Le développement d’Esprits Nomades. J’ai créé ce site au départ afin de partager mes histoires de voyages, puis, petit à petit, à travers mon propre cheminement de vie, j’ai réalisé que je pouvais partager beaucoup plus. J’ai envie de pouvoir transmettre aux autres, autant des outils et ressources qu’une autre perception de la vie.
Je dirais que le mot clé est LIBERTE, surtout celle de l’esprit, qui est trop souvent pollué et bloqué par des croyances, habitudes ou fausses idées que nous avons. Sitôt mon second livre publié et grâce à celui-ci, l’idée est vraiment d’apporter des informations et donner le courage aux gens de vraiment déceler leurs talents, utiliser leurs potentiels et vivre une vie en cohérence avec leurs valeurs.
Le développement d’Esprits Nomades se fera à travers des conférences, livres et autres services grâce aussi à des partenariats.
5. Qu’aimerais-tu partager ?
Le fait que l’envie de liberté couplée à la peur du manque sont deux éléments présents probablement dans l’esprit de beaucoup de gens et que la gestion de ces deux émotions m’a permis de développer beaucoup de choses. Nous sommes souvent attirés par l’envie de réaliser un rêve et habités par la peur de manquer d’argent.
Bien souvent, dans l’instant présent, il ne nous manque absolument rien d’une part et puis, dans ces instants de peurs, j’ai réalisé aussi : qu’il y a toujours le moyen de se « faire de l’argent ». Je veux dire par là que les possibilités pour gagner de l’argent sont infinies et que nous avons tendance à ne pas les voir ou à ne pas être assez actifs pour se donner les moyens ! Il suffit de voir comment un adolescent se place devant les colonnes de voitures en faisant des saltos arrières – au Brésil – pour ensuite récolter de l’argent ou comment une mère célibataire enchaîne deux boulots dont un à l’aéroport de 6h du matin à 13h et un autre de 14h à 20h dans un café – à Lisbonne.
Ces personnes doivent passer à l’action afin d’avoir à manger. Ils dépassent des peurs, gardent l’énergie, soulèvent des montagnes et passent à l’action. Dans notre société, nous ne le faisons pas, nous sommes dans un monde de « facilités » dans lequel nous avons, selon moi, tendance à nous endormir et ne plus se demander ce qui compte vraiment pour nous. Est-ce que nous pensons encore souvent à nos vrais « rêves » ? A ceux que l’on faisait quand on était enfant ou à nos vraies passions ? L’on ose rarement imaginer utiliser nos talents pour en faire un métier et se faire payer pour cela, parce que la croyance qui s’est installée est plutôt que « travail est synonyme de souffrance.
Etre libre c’est dépasser ces idées, sortir de ce schéma de « plaintes » constantes et de négativité alors que nous avons énormément de possibilités de gagner de l’argent, que beaucoup de gens consomment sans réfléchir pour assouvir des « désirs ponctuels » et ne se demandent plus qui ils sont ou ce qu’ils aiment réellement. Et pourtant, ils ont des trésors et des talents inouïs qui ne sont pas révélés.
Etre libre ce n’est pas simplement pouvoir se déplacer librement et voyager. Etre libre, c’est se sentir libre dans l’âme, dans l’esprit, c’est avoir la force de suivre sa propre voie, même si le monde qui vous entoure semble être à l’opposé de votre projet ou votre manière de fonctionner. Etre libre, c’est accepter tout ce qui se passe, sans forcément se sentir obligé d’y adhérer ni y résister. Etre libre c’est aussi accepter la liberté des autres, être pleinement soi et ne pas se sentir obligé de suivre un schéma (le salariat par ex.) parce que c’est « ainsi et qu’il n’y a pas d’autres choix ». A partir du moment où on se sent « obligé », je pense que la liberté commence à être entravée. Et je pense que concrètement nous avons effectivement toujours le choix et les faire en conscience et savoir pourquoi nous les faisons est le meilleur moyen d’être épanoui.
Par ailleurs, en termes de liberté, lorsque j’ai vécu dans le « downtown » de Fortaleza au Brésil, j’ai compris à quel point la liberté était bien différente pour les locaux. Le lieu est dangereux, même en étant chez eux, ils ont les portails fermés et la nuit tombée, en tant que touriste féminine et blanche, je ne sortais pas (il faisait nuit à 17h !), sauf dans les lieux touristiques et en prenant des taxis.
La liberté dont nous bénéficions ici est précieuse. Etre reconnaissant chaque jour permet, selon moi, de cultiver la joie et prendre du recul sur nos « soucis quotidiens ».
Sarah Zendrini
Auteure & voyageuse, je vous invite à :
- Découvrir mon premier guide : intitulé « Départ imminent ! Les étapes pas à pas pour préparer et concrétiser sa vie de nomade. »
- à visiter mon site esprits-nomades.com. J’y parle de nomadisme, voyages, changements de vie et fournit des outils et ressources pour une vie empreinte de plus de liberté ;
- vous inscrire sur mon blog personnel où vous trouverez d’autres sujets (entreprenariat, minimalisme, rencontres autour du monde, …) et qui sera lancé le 1er mars : http://www.sarahzendrini.com.